Z’har + l’Etat des choses

Amina Menia propose Z’har et l’Etat des choses : deux films passionnants car « transparents ».

Deux films où les narrations s’emboitent, où le processus de création est montré sans fard. Deux films qui se laissent traverser par la poésie du fortuit, de l’irréel.

Z’har, ou l’histoire d’un film qui ne se fera pas. Mais un film qui se déroule sous nos yeux quand même. A l’aide d’une double narration, d’une double trame, la réalisatrice met en scène devant nous les ressorts dramatiques qui lui ont permis de sublimer la difficulté et l’empêchement de faire son film. Celui-ci sera un film dans le film, restitué singulièrement dans un décor dessiné et peint à la main, rappelant le talent d’artiste- peintre de la réalisatrice qui s’est formée aux beaux-arts d’Alger. Cet objet plastique est englobé dans un autre film, sorte de non-making of sur les routes du pays profond, où Zamoum donne un espace à la réflexion, à la recherche, et où elle laisse entrevoir fragilité et hésitation.

De la même façon, Wenders montre avec beaucoup de poésie une œuvre en construction. Double film, ou film dans le film, l’Etat des choses est un délice de références et hommages au film d’auteur, au roman noir. On entre dans le film par la fiction, on s’installe dans une image couleur sépia angoissante, on est saisis par la catastrophe. Le suspense sera court. Le noir et blanc sonne le glas, et un générique nous montre la fin. Une fin pour un début. Le « vrai » film commence donc, et l’on est invités à y participer. On entre par les coulisses et on s’engage dans le récit. Le film sera une réflexion à étages sur la vie, la mort, le temps, truffé de belles pépites cinématographiques que l’on retrouvera tout au long de sa filmographie.

  • 1er décembre / 18h / Les Variétés
  • Z’Har réalisé par Fatma Zohra Zamoum
  • L’Etat des choses réalisé par Wim Wenders
  • Z’Har / Algérie / 2009 / 1h18
  • L’Etat des choses / Allemagne / 1982/ 2h05 – Projection de plusieurs séquences d’une durée totale de 30min

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